Parce qu’il est encore possible de dénicher dans les albums mythiques de la bande dessinée des émotions à vivre au présent, le Docteur Guido vous propose une relecture au scalpel de quelques chefs-d’œuvre du 9e Art.

Tome 1 : L’Affaire Tournesol

Le Docteur Guido pense qu’il est dommage de se laisser leurrer par ces voyages dans le temps que l'on effectue lorsque l'on relit une bande dessinée de son enfance. Ce n’est pas avec mépris, mais affection, que le docteur affirme cela, car sa conviction est ainsi faite : relire un album de Tintin en quête d’une émotion que l’on ne se privera pas d'affecter à un temps révolu empêche de justement profiter des émotions nées de la perception en temps réel d’une réalité qui n’est pas virtuelle.

Il ne faudrait donc pas relire Tintin ou les bandes dessinées de notre jeunesse pour « se faire du bien », c'est-à-dire en souvenir des émotions passées, mais « se faire du bien » en assumant sa fonction de lecteur éveillé capable d'accorder à une histoire une réalité tangible et intemporelle.

Comment ? Tout simplement en réussissant à ne pas se laisser influencer par ce que l’on peut préméditer ou par ce conditionnement initial qui fait de nous des lecteurs inattentifs à l’histoire, mais attentifs aux conséquences d’une perception de ses effets. Ce qui semble impossible, ou réservé à quelques penseurs méditatifs, est en réalité un privilège dont n'importe quel lecteur peut jouir dès l’instant où il lira un album de bandes dessinées sans se laisser leurrer par son raisonnement qui continuera de chercher à justifier ses émotions en les affectant à une lecture passée ou à des souvenirs dont il est possible de se délester si l'on souhaite vraiment accéder à ce qu'Hergé, ou d'autres créateurs de bandes dessinées, ont créé de plus intime et qui n’est rien d’autre que la rencontre entre une réalité dessinée et une interprétation subjective libérée de sa mémoire.

Le premier tome de la collection Autopsie d’une œuvre est une lecture au scalpel de L’Affaire Tournesol - une aventure de Tintin créée par Hergé - à paraître le 31 octobre 2025.

Des entretiens pas classiques, des autopsies mentales pour amuser, et des questions décalées pour plus de sincérité.

Quelques exemples à savourer :

« Si vous continuez de douter, si vous souhaitez rester convaincus que votre passion pour la bande dessinée est liée à vos souvenirs de jeunesse, alors désolés de devoir vous l’annoncer aussi brutalement, mais voilà : nous ne sommes pas nostalgiques par amour de notre prochain, ni parce que c’était mieux avant, ni parce que les albums de BD sont des balises posées dans le temps, mais parce que nous nous laissons berner par notre interprétation de ces histoires dessinées nous assimilons à un souvenir…

Alors que c’est la réalité. »

Docteur Guido

Autopsie d’une autopsie

Pourquoi Autopsie d'une œuvre ?

Parce que le Docteur Guido utilise un scalpel quand il procède à une lecture commentée d'une œuvre... Et parce que pour les grecs, l'autopsía, ne consiste pas à s'intéresser aux secrets d'un cadavre, mais à la vérité.

Quelle différence entre la trilogie de Jean Dubois (En finir avec Tintin ?) et la collection Autopsie d'une œuvre ?

La trilogie En finir avec Tintin ? se fonde sur une interprétation psychologique et philosophique des trois albums des Aventures de Tintin pour démontrer comment Hergé a mis en scène le sacrifice de son héros.

Autopsie d'une œuvre propose des lectures au scalpel de quelques albums mythiques du 9e art, c'est-à-dire sans chercher à interpréter le contenu de l'histoire, mais à exploiter un processus émotionnel à partir de l'histoire racontée et sans se laisser berner pas des souvenirs de lectures passées. 

Comment qualifier la collection Autopsie d'œuvre ?

Autopsie d'une œuvre pourrait être comparée à une méthode de lecture destinée à pénétrer les trames invisibles d'une bande dessinée sans se laisser influencer par des émotions déjà vécues. Autopsie d'une œuvre est une proposition inédite qui donne envie d'appréhender une BD sous un angle qui fait de l'émotion la conséquence d'une harmonie et non de l'émotion la raison qui justifie la cohérence d'une histoire.

La collection Autopsie d'une œuvre se cantonnera-t-elle aux albums des Aventures de Tintin ?

Des tomes seront consacrés à des albums d'Hergé (L'affaire Tournesol et le dyptique de la Licorne), car l'œuvre du créateur de Tintin est dotée d'un potentiel qui semble infini, mais il sera également proposé des "autopsies" d'autres albums mythiques du 9e art (notamment l'album d'Astérix La Zizanie ou de Sempé ).

Une dernier conseil pour terminer ?

Si vous pensiez profiter d'une relecture au scalpel des bandes dessinées mythiques qui, selon la formule consacrée, ont bercé votre jeunesse... Pas de chance... Car le Docteur Guido n'a aucune envie de continuer de se laisser bercer.

 

 

 

 

L’Affaire tournesol 

En décembre 1954, paraissent les premières planches de L’Affaire Tournesol dans le Journal Tintin, ce qui sera le dix-huitième album d’Hergé. Succédant au diptyque de la conquête de la Lune et précédant Coke en Stock, cet album est symbolique, de par son histoire maîtrisée et le foisonnement des détails réalistes - souhaités par Hergé, mais dessinés par d’autres - ; et la sérénité du créateur de Tintin (une sérénité qui sera mise à mal quelques années plus tard et qui sera l’un des moteurs créatifs de l’album Tintin au Tibet).

Si Tintin et Haddock mènent l’enquête, pour retrouver leur ami Tournesol, Hergé mobilise quant à lui ses collaborateurs et sollicite les conseils de spécialistes en tout genre pour faire de L’Affaire Tournesol une histoire hyperréaliste à la crédibilité indiscutable. Fini, donc, les retournements de situation alambiqués ou les effets de manche conformes à ce que propose une BD pour enfant, mais peu conformes à la réalité, et place au réalisme d’une histoire qui s’inspire du concept narratif des films ou des romans d’espionnage. 

Autant l’album du Yéti fut un exutoire mental, autant celui qui fait de Tournesol l’objet de la quête de nos héros (Tintin et Haddock) est l’occasion pour Hergé d’incarner une réalité de papier à partir d’une réalité visuelle ou documentaire. Les exemples abondent, en effet, qui illustrent cette frénésie d’aller à la source d’un réalisme qui cherche à exploiter la précision du trait de la ligne claire pour mettre en scène une vérité qui sera ensuite le prétexte, pour de nombreux lecteurs, de mettre de la chair dans les albums de Tintin. Contrairement aux albums de la Lune, l’enjeu n’est plus de raconter une histoire crédible scientifiquement, mais de placer Tintin et ses compagnons dans une réalité proche de la nôtre.

Une lecture attentive de L’Affaire Tournesol est-elle dépendante de tout ce foisonnement de détails si proches de la réalité ou d’un scénario à la mécanique parfaitement maîtrisée ? En somme, cet album ne fait-il pas entrer le lecteur dans un monde si parfaitement agencé qu’il ne lui reste plus qu’à se laisser guider par la virtuosité d’une histoire aux rebondissements incessants ?

Ce n’est pas l’avis du Docteur Guido, qui propose, à travers sa collection Autopsie d’une œuvre, une lecture au scalpel de L’Affaire Tournesol qui permettra de considérer cet album, qui reste fascinant malgré son académisme et sa maîtrise parfois intimidants, d’un point de vue inédit.

Interview du Docteur Guido

Le Docteur Guido a créé les Autopsies littéraires et nous explique sa méthode de lecture qui propose de commenter une bande dessinée d’une manière originale. Passionnés de bandes dessinées mythiques, comme le sont les Aventures de Tintin, ou simples curieux, lisez-ce qui suit et laissez-vous séduire par cette proposition inédite.

Question : Une Autopsie d’une œuvre et une lecture au scalpel, c’est quoi ?
Réponse : Si les autopsies que je mène, à l’égard de quelques chefs-d’œuvre du 9e Art, suivent le même processus que celui d'une autopsie médicale, c’est pour mieux s’éloigner de toute tentative ou réflexe d’une interprétation psychanalytique, psychologique ou philosophique de l’œuvre, mais découvrir les causes de son existence. Le cheminement est donc inverse de celui d’une autopsie médicale classique, qui cherche à découvrir la ou les causes de la mort. Une bande dessinée étant un objet qui n’existe que parce qu’il est lu, c’est-à-dire considéré subjectivement par un lecteur, je ne cherche pas les raisons d’une disparition, mais les causes objectives d’une apparition et peut-être de la vérité.

Question : Quelles sont les avantages d’une Autopsie d’une œuvre si on compare le procédé à une analyse classique ?

Réponse : Une Autopsie d’une œuvre est le moyen de comprendre en profondeur comment une création « se tient », à partir de quels fondements objectifs il est possible de la considérer vivante, ce qui la rend unique et bien réelle ; mais seulement le temps d’une lecture. Ma méthode remet en question l’idée que l’interprétation est au service de la réalité d’une bande dessinée et considère même que cette réalité ne doit pas être dévoyée par les souvenirs et les raisonnements qui cherchent une cohérence à l’extérieur de cette œuvre (c’est-à-dire en tenant compte d’influences passées ou du parcours de l’auteur). Une Autopsie d’une œuvre ne juge pas si une bande dessinée est « bonne » ou « mauvaise », mais se propose de décortiquer méthodiquement ce qui est accessible au moment de la lecture pour en révéler les mécanismes cachés qui permettent à une certaine réalité d’être cohérente et crédible.

Question : Pouvez-vous nous donner des exemples concrets ?

Réponse : Une Autopsie d’une œuvre ne cherche pas à :

  • Comprendre les intentions de l’auteur, mais à démontrer comment la cohérence de sa création permet d’identifier ses intentions
  • Mettre en lumière la structure qui permettrait à l’histoire d’être crédible, mais expliquer comment la structure d’une œuvre est consécutive à son élaboration. 
  • Découvrir les détails qui peuvent passer inaperçus lors d’une première lecture, mais à se servir d’un esprit libéré du diktat des lectures précédentes pour assister à l’apparition d’une réalité libérée des émotions liées au moment des premières lectures

Question : Existe-t-il un protocole, comme il existe un protocole pour mener à bien une autopsie médicale ?

Réponse : Bien sûr, et le voici...

  • Je procède à un rappel des faits
  • Je propose un examen général du sujet
  • Je mène ensuite une description visuelle et sémantique sans chercher à en déduire le sens, dans le seul but de proposer un constat objectif de ce qui est montré
  • Je procède à des incisions minimalistes et une analyse des organes vitaux (les planches, les cases et les bulles)
  • Ensuite à une autopsie du cœur de l’intrigue, de la respiration (scénario et dessins) et du système nerveux (découpage et le rythme)
  • Et enfin, une fois l’examen achevé, une fois la lecture au scalpel terminée, il est temps de passer à la conclusion, afin de déterminer la « cause de l’apparition » à partir des données récoltées.

Question : La cause de l’apparition ?

Réponse : Eh bien oui... Celle de la bande dessinée que j’aurai lue. Qui ne fut qu’une apparition, avant la prochaine, car c’est ainsi, nos bandes dessinées préférées n’existent que le temps d’une lecture. La cause de leur disparition est facile à expliquer, alors que celle de leur apparition est plus complexe à justifier. C’est tout l’enjeu d’une Autopsie d’une œuvre...

Psy causes

Mémoires d’un psy en plein doute

Un psy reçoit un message, de l’un de ses patients rédigé en ces termes : 

  • Je ne souhaite plus avoir affaire à vous. Je viens de découvrir par hasard que l’un de vos confrères a conseillé à Hergé de ne plus dessiner, alors que ce dernier tentait d’achever Tintin au Tibet... Sûrement le meilleur album de Tintin !!! Alors, comment voulez-vous, en tant que tintinophile pratiquant, que je vous fasse confiance ?

Ce message arrive à un mauvais moment dans la vie du professionnel des choses de l’esprit. D’abord, parce qu’il compare son ennui à celui d’un poisson rouge, et ensuite, parce qu’il a, lui aussi, conseillé à son patient de changer de métier... 

La remise en question du praticien est à lire au cours de 80 pages en couleurs...

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Quelques exemples à savourer :