« En finir avec Tintin » fut peut-être le projet de Hergé. Faire de sa créature une personnalité plus ambiguë et moins parfaite que la légende est une évidence si l’on mène une lecture comparée de quelques albums ; mais qui se soucie vraiment de ce constat aux relents suicidaires ? Bien peu de lecteurs, finalement, si l’on se fie à tous ces passionnés qui ne peuvent se passer des albums de Tintin tant ceux-ci incarnent des moments qui se diluent dans le passé, mais qui peuvent être ramenés à la surface de la mémoire par la magie du souvenir.

Jean-Pierre Levée est un professionnel de la finance de nationalité Belge, mais vivant aux Pays-Bas. Qu’à cela ne tienne, Jean-Pierre est un tintinophile averti et surtout pratiquant (comme il le démontre à travers son action au sein de l’association Hergé Genootschap qui regroupe 680 passionnés néerlandais et qui publie la revue Duizend Bommen).

Marcel Proust est cité deux fois dans la trilogie En finir avec Tintin ?. Dans le premier volume (La véritable destination du Vol 714) et dans le dernier opus consacré à l’album Tintin et les Picaros. Dans ces deux essais, le point de ralliement entre Marcel Proust et Tintin est ce que l’on nomme : la nostalgie.

Après avoir lu la critique Petit éloge deviendra grand, Jacques Langlois s’est souvenu de quelques détails qui méritaient bien un article.

Suite et fin de la consultation d’Olivier Roche l’auteur de Tintin, bibliographie d’un mythe. 2014-2024.

Voici un survol des 24 albums de Tintin selon leur date de parution. Chaque album vous est présenté avec un résumé et un commentaire.

Le dernier ouvrage d'Olivier Roche est aux aventures de Tintin ce que le Vidal est aux médicaments qui ne guérissent pas : un pavé de plus de 300 pages écrit par un passionné qui ne souhaite surtout pas que l’on trouve un vaccin contre la Tintinomaniaco-obsessionnelle et la Hergéophilie exémateuse. Ainsi, en publiant le second tome de son Tintin, bibliographie d’un mythe. 2014-2024, Olivier Roche démontre que l’on peut aimer la vie, écrire un ouvrage qui présente les livres sur Tintin publiés entre le 1er avril 2014 et le 30 novembre 2024 et ne surtout pas vouloir être guéri de sa Tintinonéphrite purulente.

Le Docteur Guido, toujours volontaire dès qu'il s'agit de creuser un sujet, car c'est moins fatigant que de creuser un puits, s'est proposé de nous guider dans les coulisses scientifiques de la sexualité des animaux domestiques et c'est gentil à lui.

On ne finira jamais de démontrer que l’œuvre de Hergé n’a pas délivré tout son potentiel (vous remarquerez que l’on ne parle pas de livrer tous ses secrets…), non pas parce que certains exégètes se comportent tels les visiteurs d’un musée qui penseraient tout connaître de tous les recoins, mais parce que l’on ne prend pas assez souvent le risque de réfléchir bêtement. 

Le Musée National de l’Automobile – Collection Schlumpf de Mulhouse propose, du 5 avril au 11 novembre 2025, une visite immersive dans les Aventures de Tintin par le biais d’une exposition unique au monde !

Arthur Schopenhauer (1788-1860) est sûrement le philosophe le plus antipathique de tous les philosophes qui ont contribué à rapprocher l’humanité du secret de l’univers, mais ce n’est pas une raison pour oublier qu’il fut un penseur de génie et un précurseur de thèses qui restent fascinantes à commenter de nos jours ? Moins fou que Nietzsche, et tout aussi convaincu que Spinoza d’avoir raison, Schopenhauer s’est même fâché avec Goethe pour une histoire de goût et de couleur... Mais pourquoi vous parler de lui, pourriez-vous vous demander ? Car sa pensée est terriblement d’actualité et que grâce à l’essai La véritable révolution des Picaros, son concept de volonté est enfin compréhensible.

Un éminent tintinophile, que nous pourrions qualifier d’exégète hergéologue, si nous ne craignions d’égratigner sa légendaire modestie, a mené une étude passionnante sur l’existence de Dieu, la réalité et la représentation du monde (comme avant lui Gottfried Wilhelm Leibniz et Arthur Schopenhauer). 

En décembre 1960, un jeune dessinateur en herbe envoie à Hergé des esquisses inspirées d'illustrations parues dans quelques albums qui composaient déjà l'essentiel des Aventures de Tintin. Quelques semaines passent, et le jeune Jacques Langlois est très surpris de recevoir un courrier du créateur de Tintin, et pas seulement une lettre de remerciements rédigée à partir de phrases impersonnelles. Cette missive est le prélude à une correspondance régulière qui ne cessera qu’à la mort de Hergé. Et si, depuis, Jacques Langlois peut revendiquer des initiatives concrètes en faveur de la reconnaissance d’une œuvre devenue emblématique du 9e art, tout en incarnant la figure rassurante et apaisée d’un tintinophile respecté, le livre intitulé Petit éloge de Tintin est à l’image de son format et de son auteur : trop modeste.

DG - Cher Nicolas Poussy... Vous nous avez été envoyé par un confrère qui a décelé chez vous un potentiel certain à un internement forcé en raison de délires mégalomaniaques avérés... Mais avant d'envisager ensemble une thérapie destinée à vous faire revenir sur terre, nous allons procéder à ce que nos confrères médecins légistes appellent : une autopsie...

Wilhem Van Dyck, le créateur de BuDule.fr, est complètement fou et c’est pour ça qu’on l’aime. Car, n’oubliez pas ce que disait Auguste de Villiers de l'Isle-Adam : «  Il y a toujours du bon dans la folie humaine »...

Comme de nombreux artistes, Hergé, le créateur de Tintin, était d’une sensibilité propice à tous les excès. De nature anxieuse, lui-même conscient de sa fragilité psychologique, à l’instar de celle de sa mère, Georges Remi a mis quelques années avant de comprendre que les capacités artistiques de Hergé n’étaient en rien responsables de ses déboires mentaux, mais qu’elles lui permettraient, au contraire, de mieux vivre avec ses « casseroles affectives ».

Cher Jean-Pierre Martin. Vous m’avez été recommandé par un confrère qui a décelé chez vous un trouble rare de la personnalité que l’on nomme la Frénésie obsessionnelle post-retraite, ainsi qu'une légère tendance à la mythomanie, notamment à travers cette conviction (celle qui a conduit la création de Mobilivre), de croire que les livres intéressent encore les gens...

L’absence de réelle nouveauté, depuis le décès de Hergé (3 mars 1983), provoque, chez de nombreux passionnés, des crises de démence propices aux lancements de projets les plus fous. Traduire l’album des Bijoux de la Castafiore en gascon fait partie de ces tentatives désespérées qui cherchent à attiser une flamme qui ne semble pourtant pas vouée à s’éteindre un jour, sauf si bien sûr le ciel lui tombe sur la tête (mais ce risque ne concerne pas les Aventures de Tintin). 

La Monadologie, ce concept philosophique inventé par Leibniz, aurait pu rester le sujet réservé à d'intenses discussions entre passionnés de « prises de tête », mais grâce à Hergé et sa créature, la Monadologie devient un sujet de réflexion intrigant pour les passionnés... de bandes dessinées.

5 - Puisque vous étiez un jeune lecteur attentif des Aventures de Tintin, que pensez-vous de la violence symbolique de certaines séquences de l’album Le crabe aux pinces d’or (notamment la scène où Tintin est prisonnier d’une bouteille) ? Pensez-vous que l’inconscient de l’artiste est au travail pour nous délivrer un message caché ? 

Jacques Langlois fait partie des quelques tintinophiles émérites qui peuvent revendiquer d’avoir connu « en vrai » Hergé. Devenu avec le temps un spécialiste de l'œuvre du créateur de Tintin, membre actif de l'association belge « Les Amis de Hergé », il a écrit de nombreux articles et livres sur le sujet, notamment en tant que directeur éditorial de quelques publications qui font références (cf. les Hors-Séries des magazines Le Point, de Historia ou de Paris Match).

Christian Mallet est un passionné qui ne fait pas les choses à moitié... Quand il décide de créer une société qui permettra de fournir aux collectionneurs de produits dérivés BD, cinéma et comics, ce n’est pas un, deux ou trois catalogues qu’il propose, mais quinze !

Maxime Dalle a décidé de consacrer 174 pages de réflexions pour nous expliquer que Tintin au Tibet était une histoire d’amitié. 

Ce n’est pas au Congo, mais bien au Portugal que les Aventures de Tintin firent leur premier voyage loin de la Belgique... En effet, la première traduction officielle d’une histoire de Tintin le fut en portugais dans un journal pour enfant qui proposait également, pour la première fois, la lecture des aventure en couleurs (même si le choix de celles-ci peut parfois laisser perplexe...).

Vincent VanHalst a deux passions : Tintin et la peinture. Alors, lorsque Vincent le peintre se met à peindre les oiseaux des Bijoux de la Castafiore que Vincent le « tintinophile » a forcément lu (même s’il semble préférer les albums les plus anciens), on a envie d’en savoir plus !

Budule.fr se veut la marketplace 100% dédiée à la bande dessinée d’occasion. Lancé par un passionné en 2023, le site se targue de proposer plus de 18 000 BD prêtes à trouver preneurs ! Découvrez celui qui se cache derrière ce projet un peu fou qui propose également un moteur de recherche multi-critères pensé pour la BD (recherche par auteur, série, type d'édition, genre, état, éditeur...).

L’album Les bijoux de la Castafiore dessiné par Hergé est peut-être celui où les animaux sont les plus visibles et les plus nombreux. Entre les oiseaux que l’on devine et les chevaux de course que l’on ne verra pas, ils font partie intégrante d’une histoire où les apparences se jouent des lecteurs et de Tintin...

Walter Rizotto, le reporter-photographe inventé par Hergé, au moment de la création de l’album des Bijoux de la Castafiore, est inspiré par deux photographes : Willy Rizzo et son compère Walter Carone, ce dernier signant bon nombre de couvertures de polars aguicheuses édités par la prestigieuse maison Gallimard dans sa collection Carré noir*.

Un compas ayant appartenu à Hergé sera bientôt mis aux enchères. Le créateur de Tintin avait-il besoin de cet instrument pour dessiner la tête de son héros ?  C’est ce que laisse entendre le propriétaire de cet instrument de torture quand on n’est pas fort en maths. 

Michel Serres fait partie des premiers et des rares intellectuels officiels à s’être risqué à utiliser la Bande dessinée pour justifier un aspect d'une théorie universitaire, en l’occurrence celle que le philosophe avait rédigée à propos de  La communication. Publié en 1972, par les prestigieuses Éditions de Minuit, Hermès II - L’interférence se proposait de démontrer dans un appendice que l’album de Tintin Les Bijoux de la Castafiore incarnait à la perfection la cacophonie que notre monde avait généré à partir d’un besoin simple : celui de communiquer.

La frustration, liée à l’absence de nouvelles aventures de Tintin, incite les tintinophiles les plus accablés à se poser des questions matérielles à propos d’une œuvre qui ne l’est définitivement pas. Un des exemples de cette frénésie insatiable (qui semble être un pléonasme) : se demander si le docteur, qui vient soigner la cheville du capitaine Haddock, dans l’album Les Bijoux de la Castafiore, s’appelle Rotule ou Daumière ?

Yves Rodier ne s’est pas fait connaître pour son génie créatif, mais pour ses pastiches de Tintin, notamment sa version de « Tintin et l'Alph-art ». Dessiné à partir d’un scénario peu abouti, et des esquisses publiques de Hergé, ainsi que d’une main peu assurée, l’album pirate de l’Alph-Art n’a bien évidemment jamais été reconnu par la Fondation Hergé et on la comprend...

Régulièrement, plusieurs livres paraissent sur Hergé et son œuvre. Certains profitent de l’aura toujours vivace du créateur de Tintin pour exister éditorialement, d’autres tombent parfois dans la sur-interprétation d’une œuvre qui semble encore mystérieuse malgré les années qui passent et qui ont fait des premiers tintinophiles des grands-pères... 

Il existe sur notre planète des êtres venus d’une autre planète, précisément des adultes, qui n’ont jamais lu d’albums de Tintin, mais qui n’ont aucune envie de mourir idiots... Cet article est fait pour eux.

Si beaucoup d'auteurs de bande dessinée peuvent rivaliser avec Hergé en matière de qualité de dessin, aucun ne peut revendiquer autant de livres et d’articles qui prennent le prétexte du commentaire pour proposer des relectures et des interprétations des Aventures de Tintin. Le nombre d’ouvrages est tel, que Olivier Roche propose une bibliographie raisonnée et critique* de presque 400 titres déjà parus et qui ont fait de Hergé et de Tintin les héros de réflexions plus ou moins passionnantes, mais qui ont le mérite d’entretenir le mythe..

L'association des Amis de Hergé a été fondée en 1985. Elle est présidée par Philippe Goddin et cherche à promouvoir l'œuvre et la mémoire du célèbre dessinateur belge Hergé, créateur des Aventures de Tintin. Philippe Goddin est un spécialiste belge de l'œuvre d'Hergé. Il est l'auteur de nombreux ouvrages de référence sur le créateur de Tintin, dont notamment « Les Chronologies d'une œuvre » qui reste la source incontournable des amateurs de Tintin. 

Lorsque l'on cherche une BD de Tintin, on peut être intéressé par la rareté de l’album ou parce qu’elle va nous rappeler des souvenirs de lecture de jeunesse. Au regard des prix des anciens albums, il faut être un collectionneur passionné et fortuné pour chercher à posséder une édition rare et cotée.

Le Musée Hergé est situé à Ottignies-Louvain-la-Neuve en Belgique. C’est un lieu incontournable pour les fans de bande dessinée et en particulier des Aventures de Tintin, le célèbre personnage créé par Hergé. Le musée propose une immersion dans l'univers de l'auteur à travers des expositions interactives et des objets originaux. Les amateurs de bande dessinée et les curieux y trouveront une collection riche et variée qui retrace l'histoire et le travail de Hergé.

La bande dessinée est formidable. Classée neuvième art, parmi d’illustres activités cérébrales que sont pêle-mêle : 

La page 42 de Vol 714 pour Sydney est devenue le symbole de la spéculation à outrance. À l’instar du marché des timbres de collection, il suffit qu’une première édition soit différente des suivantes, pour que la frénésie s’empare des collectionneurs et fasse grimper la côte des albums les plus rares, alors même qu’ils n’incarnent pas la volonté définitive de leur créateur... 

Qui ne sait pas que Hergé s'est inspiré du château de Cheverny, situé dans le département du Loir-et-Cher en France, pour créer le château de Moulinsart ? Qui ne sait pas que la demeure du capitaine Haddock, dans les albums de Tintin, a été dessinée à partir de la façade du château de Cheverny, mais tronquée de ses ailes ? Les lecteurs assidus de Tintin et ceux plus occasionnels ont tous entendu, un jour de leur vie, que le Château de Moulinsart était une ré-interprétation de Cheverny, mais savaient-ils que ce dernier était occupé à l'année par Tintin lui-même... En effet, le château en pierre de Cheverny, qui résiste finalement aussi bien au temps qui passe que celui de Moulinsart en papier, sait profiter de la notoriété des albums de Tintin pour organiser des expos et vendre des babioles faisant référence à la création de Hergé...  

Hergé (1907-1983) ou Georges Remi a dessiné un total de 24 albums de Tintin (si l’on compte le dernier album non achevé l’Alph Art). Hergé a décidé de redessiner certains albums, notamment Tintin au Congo ou Le Lotus bleu, à partir de 1946. Sa volonté, et celle de son éditeur Casterman, et d'autres éditeurs étrangers à la Belgique, était de recontextualiser les histoires et de les rendre plus conformes aux nouvelles convictions politiques de leur auteur. La priorité des éditeurs étant de mieux respecter les cultures et les peuples représentés dans les albums, tout en intégrant aux décors des détails plus réalistes (ce fut notamment le cas pour L'île noire).

Hergé, le créateur de Tintin, s'appelle en réalité Georges Remi. Il porte le nom de famille d’un homme qui épousa sa grand-mère maternelle, mais qui ne fut pas le père physiologique du papa de Hergé. Cette confusion généalogique est d’ailleurs évoquée dans les albums Le secret de la Licorne et le Trésor de Rackham le Rouge. Georges Remi porte donc un nom de famille qui est légalement le sien, mais qui n’incarne pas une descendance réelle, le géniteur officielle ayant refusé d’assumer une paternité « encombrante » (l’oncle de Hergé étant le frère jumeau de son papa... un duo qui est à l’origine de la création des Dupont et Dupond).

La majeure partie de l’aventure racontée dans Vol 714 pour Sydney se déroule sur une île qui n’existe pas. Son nom  ? Pulau-Pulau Bompa qui ne signifie rien de très précis. Le mot indonésien Pulau peut se traduire par « île » ou « petite île » et l’expression flamande Bompa est commune au terme « grand-père »... Hergé s’est donc amusé à mélanger des termes qui semblent faire référence à l’exotisme de l’aventure et aux racines du créateur (n’oublions pas que Hergé est belge comme les blagues). 

Hergé, le créateur de Tintin, n'a jamais attribué d'âge précis à son personnage dans ses albums. Cependant, on peut s'amuser à déduire approximativement l'âge de Tintin à partir des déclarations de son créateur, de celles des collaborateurs de Hergé et de certains détails scénaristiques :