Des oiseaux à l’aquar’ailes !

Vincent VanHalst a deux passions : Tintin et la peinture. Alors, lorsque Vincent le peintre se met à peindre les oiseaux des Bijoux de la Castafiore que Vincent le « tintinophile » a forcément lu (même s’il semble préférer les albums les plus anciens), on a envie d’en savoir plus !

Tous les animaux qui illustrent l'article sont des photos de tableaux réalisés par Vincent Vanhalst.

À la rencontre d’un tintinophile très « bêtes » ! (il y en a...)

Vincent VanHalst ne peint pas de tournesols, comme Van Gogh, mais des animaux et cela tombe bien ! Car, à l’occasion de la sortie de notre prochain essai sur Les Bijoux de la Castafiore, concernant un album où la présence des animaux, et surtout des oiseaux, est obsédante, voire déterminante, on a eu envie de lui demander ce qui le motivait et surtout, comment il s’y prenait pour demander à une pie ou un hibou de prendre la pose... 

  • Bonjour Vincent ! Pouvez-vous vous présenter aux abonnés et aux amis de 7SANS14 ?

Je suis né en Belgique il y a 62 ans ; je vis dans le Nord de la France, à la campagne, près de Lille. J’exerce la profession d’enseignant en sciences de la vie et de la terre dans un collège. Mes loisirs sont divers : les romans de SF, l’ornithologie que je pratique en amateur et aussi et surtout la lecture de bandes dessinées, et en particulier les albums de Hergé. J’admire beaucoup son œuvre et je lis beaucoup d’études sur celle-ci ; c’est pourquoi je me suis intéressé à La véritable destination du vol 714...

  • Vous vous êtes spécialisé dans la représentation picturale animalière, pouvez-vous nous raconter le cheminement qui vous a mené vers cette pratique de la peinture ?

J’ai été amené à la peinture animalière il y a une vingtaine d’années en illustrant, par le dessin, l’aquarelle ou la gouache, les oiseaux que j'apercevais dans la nature. Puis, j’ai dérivé vers la peinture en privilégiant l’acrylique et la toile.

  • Quels animaux ont votre faveur (domestiques, sauvages) ?

Mon inspiration née au moment de ma rencontre avec les oiseaux ou les animaux que j’aperçois durant une promenade ou à l’occasion d’un voyage. Je peins également des tableaux à la demande, notamment des animaux domestiques.

  • Vous nous avez dit être passionné de bande dessiné et de Tintin en particulier, est-ce que les albums de Hergé participent à votre inspiration ?

Non... Si c’est le cas, ce doit être inconscient...

  • Quel album de Tintin a votre préférence en terme de dessin et de couleurs ?

Mes albums préférés de Tintin sont ceux de la période où Hergé faisait presque tout en travaillant seul, surtout la période du « Petit vingtième » et du « Soir ». Les albums Le Lotus bleu, L’Oreille cassée, L’île noire, Le Sceptre d'Ottokar et le diptyque de « la Licorne » ont ainsi ma préférence. Je considère le trait de Hergé plus « frais », plus spontané, plus authentique.

  • Votre peinture est réaliste, alors comment jugez-vous le style dit de la Ligne claire et ses aplats de couleurs (c’est à dire sans ombre et sans relief) ?

Grâce à ce que l’on nomme la « Ligne claire », et aux aplats de couleurs, on ressent une ambiance particulière dans chacun des albums de Hergé, ainsi qu’une lisibilité que je considère jamais égalée ; à tel point que je propose souvent à mes élèves, lors du quart d’heure de lecture quotidien, des albums de Tintin... Et je remarque que tous sont immédiatement accrochés, qu’ils soient des lecteurs assidus ou pas. En parlant de mes élèves, il me vient un souvenir de jeunesse, une émotion intense liée à la lecture du Secret de la Licorne... Précisément au moment où Tintin est enfermé dans la crypte du château de Moulinsart et pendant que Milou erre à sa recherche. 

  • On sait que Hergé s’est essayé à la peinture abstraite, sans trop de succès, pensez-vous que vous pourriez vous orienter vers ce style de peinture ?

J’ai un peu essayé la peinture abstraite, je pense d’ailleurs que tous les peintres réalistes veulent s'y essayer ! Mais comme Hergé, si je peux me permettre de me comparer à lui, j’ai abandonné assez vite pour revenir à la peinture animalière... Chacun sa spécialité !

  • Dans l’album des Bijoux de la Castafiore, la présence des animaux est obsédante, ce qui doit vous plaire… Que pensez-vous de la manière dont Hergé représente les différents animaux de son album ?

Dans Les Bijoux de la Castafiore, les animaux sont effectivement très présents et sont tous parfaitement reconnaissables. Hergé les représente avec précision, tout en respectant son style de dessin. Puisque vous me demandez mon avis sur les animaux de l’album, alors commençons par le pic vert, que l’on aperçoit furtivement en page 16. Il est parfaitement visible qu’il s’agit d’un mâle, car sa moustache est rouge et non noire. La pie, qui est l’héroïne, malgré elle, de l’histoire, n’est pas un oiseau plus voleur qu’une grive, comme celle après laquelle court Milou en page une... La coccinelle dessinée dans la case où les guêpes attaquent des intrus fait partie d'une espèce des plus communes en France de coccinelle à sept points... Et pour finir, le rapace qui s’introduit dans le grenier de Moulinsart est bien un hibou (moyen-duc), et non une chouette, comme le suppose Tintin, car Hergé lui a dessiné des aigrettes sur la tête.

Merci à Vincent VanHalst pour toutes ces infos concernant les animaux visibles dans l’album des « Bijoux » et surtout pour la magnifique aquarelle qu’il offrira au vainqueur de notre concours, organisé à l’occasion de la publication de La véritable valeur des Bijoux, et qui permettra de gagner un exemplaire de notre essai, en version Collector « couverture couleur », et donc le tableau de Vincent VanHalst intitulé « Première sortie ».