Une planche originale de l’album Tintin au pays de l’or noir fut proposée aux enchères par la maison Aguttes. Il s’agissait précisément d’une planche destinée à la refonte de l’album de 1950 (la version originale de l’album Tintin au pays de l’or noir datant de 1938). L’estimation de cette planche originale était comprise entre 300 000 et 500 000 euros, mais elle n’a pas trouvé preneur.
Quelques Aguttes d’essence...
La Maison Aguttes, qui proposait à la vente cette planche originale de l’album Tintin au pays de l’or noir, a su rester indépendante et se hisser au fil du temps aux premières places des acteurs du marché de l’art. Fondée à Clermont-Ferrand en 1974, la Maison Aguttes est composée d'une équipe de 60 personnes, d’une salle des ventes à Paris et de bureaux de représentation en Belgique et en Suisse. Pour estimer les planches originales qu’elle met parfois en vente, la Maison Aguttes peut compter sur son équipe d'experts basés dans 17 départements et qui permettent la valorisation des pièces maîtresse du 9e Art. C’est dans le cadre de sa vente du 19 novembre 2025 intitulée ART DE LA BANDE DESSINÉE que la planche originale de Tintin au pays de l’or noir fut proposée aux enchères. Lors de cette vente, il fut également possible d’acquérir une demi-planche d’Astérix issue d’un récit en deux pages. Scénarisée par Goscinny et parue en octobre 1966, l’histoire fut rééditée en album sous le titre : « Astérix et La rentrée Gauloise ».
Une planche de salut va dire au revoir à son propriétaire ?
La planche originale proposée par la Maison Aguttes est tirée de l’album Tintin au pays de l’Or noir. C’est une planche originale à l'encre de Chine, aquarelle bleue, gouache blanche et collage sur papier. Elle fut intégrée dans l’album édité en 1950 par Casterman. Cette planche appartient à une collection privée, Anciennement collection de Jacques Topor, l’un des collectionneurs émérites de planches originales de bandes dessinées. Cette planche a ensuite atterri entre les mains d’un vendeur anonyme se disant « très très attaché à l’univers d’Hergé », mais pas au point de la garder à n’importe quel prix...
Si l’histoire de Tintin au pays de l’or noir est prépubliée à partir de 1939 dans le Petit Vingtième (supplément du journal Le Vingtième Siècle), la guerre interrompt Hergé dans son travail jusqu’en 1948. Cette deuxième version de l’aventure Tintin au pays de l’or noir est prépubliée dans le Journal Tintin à partir de septembre 1948, et ce jusqu’en février 1950. La parution en album chez Casterman aura lieu en 1950.
La planche originale mise en vente montre le travail d'Hergé qui réutilise le dessin initial en le découpant pour plus de clarté. Les bulles ont été redessinées, mais aucun texte de dialogue n’est lisible. Tintin au pays de l’or noir est un album à part dans l’œuvre d’Hergé, car très inspiré de la réalité historique de l’entre-deux guerres. L’album de Tintin qui pourrait lui être comparé, de par son réalisme et son actualité, est L’Affaire Tournesol (qui met en scène deux nations se disputant une nouvelle arme de destruction massive).
Résultat de la vente
La mise aux enchères de la planche originale de la version remaniée en 1950 de Tintin au pays de l’Or noir eut lieu mardi 19 novembre 2025. Tintin au pays de l’or noir. N’ayant pas atteint le prix de réserve, la vente n’a pas été validée. Un prix de réserve, dans le cadre d’une vente aux enchères, est le prix au-dessous duquel le vendeur peut refuser la transaction. La planche d'origine de Tintin au pays de l’Or noir était estimée entre 300 000 et 500 000 euros. La rareté de la planche n’a donc convaincu les collectionneurs d’investir, on peut l’estimer, une somme comprise entre 200 000 et 250 000 euros. Ce qui ne signifie pas que la planche ne sera pas remise en vente, peut-être par l’entremise d’une maison plus habile dans les transactions qui concernent les raretés de la bande dessinée. Comme ce fut le cas en 2023, lorsque la maison Artcurial avait mis aux enchères le dessin original en noir et blanc de la couverture de l'album Tintin en Amérique. L'œuvre avait été adjugée 2,16 millions d’euros et n’avait jamais été proposée à la vente.
Qu’en déduire ?
L’estimation était-elle trop élevée, et le prix de réserve trop proche de l’estimation ? La qualité de la planche était-elle peu conforme aux canons que recherchent les collectionneurs (ces derniers étant attentifs à tous les détails) ?Ou bien le phénomène spéculatif autour de l’œuvre d’Hergé est-il en train de devenir raisonnable ? On le saura bien vite, à l’occasion d’une prochaine vente aux enchères...
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